
Introduction
Vous êtes-vous déjà plaint d’une douleur localisée sur la face externe du coude, qui peut vous procurer une sensation de glissement se prolongeant jusqu’à l’avant-bras et/ou l’épaule et qui vous empêche de réaliser les gestes les plus simples tels que serrer une main ou porter un sac ? Si oui c’est que vous avez sûrement fait face à un tennis-elbow, également appelé épicondylite latérale lorsque l’on s’exprime en termes scientifiques.
Beaucoup d’entre nous, joueurs de tennis, avons connu par le passé cette sensation de douleur où le simple fait de tenir une raquette nous est insupportable. Au début on ressent comme une simple pression sur le coude mais au fur et à mesure que les échanges se succèdent la douleur s’intensifie et il est de plus en plus difficile de frapper dans la balle. Soulever la raquette dans le but de réaliser un service en devient même un véritable supplice.
Le tennis-elbow tient son nom du fait qu’il est très présent chez les joueurs de tennis (20 à 50%) mais il concerne en réalité un bien plus grand pourcentage de la population. C’est pourquoi cet article est destiné à vous fournir une analyse globale de ce traumatisme que nous compléterons par des exemples tirés d’expériences personnelles vécues sur et en dehors des courts de tennis.
N’étant pas des spécialistes du tennis-elbow, notre but n’est pas d’effectuer une description détaillée mais plutôt de vous donner un premier aperçu sur ses causes et conséquences afin que vous puissiez prendre les meilleures décisions s’il s’avérait que vous ressentissiez cette douleur un jour ou l’autre.
Qu’est ce que le tennis elbow ?
Le tennis-elbow est une tendinite aigüe ou chronique qui se traduit par une inflammation des tendons allant de la main au coude, bien qu’en général aucun signe de rougeur ou d’enflure ne soit à noter. Ces tendons relient sur la partie externe du coude les muscles de l’avant-bras à une petite surface osseuse située en bas de l’humérus et appelée épicondyle, d’où le nom d’épicondylite latérale.
Les fibres composant les tendons sont solides et ne s’étirent pas lorsqu’elles sont mises en action. De plus, elles sont fragiles en phase de cicatrisation et se déchirent à chaque sollicitation trop importante. Si les tendons sont sursollicités ils s’épaississent et deviennent irréguliers, ceci dans le but d’éviter toute nouvelle déchirure. Prenez l’exemple d’une plante. Lorsque celle-ci se plie et casse en partie sa tige, vous remarquerez que si vous l’aidez à se maintenir debout, une bosse se formera très rapidement tout autour de l’endroit où la tige s’est cassée. La plante cherche par ce mécanisme à être plus résistante et à reconstruire au plus vite les fibres lésées. Eh bien il se passe exactement la même chose au niveau des tendons. C’est pour cette raison qu’il est très important de les laisser suffisamment de temps au repos afin que le la cicatrisation soit de bonne qualité.
Les causes
Chez la plupart des gens le tennis-elbow est en général dû à des contractions répétées et sans temps de repos des muscles de l’avant-bras. Elles peuvent être déclenchées, entre autres, par la rotation de ce dernier ou la flexion du poignet.
Intéressons-nous maintenant aux facteurs qui s’appliquent aux joueurs de tennis. Nous les classifions principalement en deux catégories différentes :
La technique
Elle est la raison principale du tennis-elbow lorsque l’on pratique ce sport. En effet, une mauvaise réalisation des gestes impliquant trop l’avant-bras accélère l’apparition de la douleur. Le fait par exemple d’avoir le coude trop fléchi lors de l’exécution du mouvement va augmenter la rotation de l’avant-bras et donc sa contraction. En revanche, si le bras est trop tendu, il va dans ce cas recevoir d’importantes vibrations qui vont se répercuter sur les tendons et ainsi favoriser l’apparition d’une tendinite. A ceci vient également s’ajouter le centrage de la balle. Si celui-ci n’est pas correctement exécuté, les vibrations vont se faire ressentir davantage.
Le Matériel
Contractions et vibrations n’ont pas pour seule origine la technique, elles peuvent aussi découler du matériel utilisé. Lorsque vous jouez avec une raquette trop lourde ou ayant un manche trop gros vous serrez ce dernier plus fermement ce qui induit une contraction plus prononcée de vos muscles. Les vibrations dépendent quant à elles de la capacité de la raquette à garder les balles en contact avec les cordes lors de l’impact. Autrement dit, plus le tamis sera petit, la tension élevée et les cordes nombreuses, plus l’effet trampoline sera faible. Les cordes absorberont donc une minorité des vibrations contrairement à votre bras. Ce type de raquette est conseillé aux joueurs possédant une excellente technique et/ou un bras costaud capable d’encaisser les vibrations.
Ayant dit tout ceci il est inutile de préciser qu’il est primordial pour tout joueur de tennis de bien choisir son équipement.
PS : NE JAMAIS JOUER AVEC UNE RAQUETTE LEGEREMENT FENDUE, LES VIBRATIONS N’EN SONT QUE DECUPLEES !!!
Les traitements
Avant toute chose il est important de savoir qu’une épicondylite latérale dure environ deux ans et que tout traitement n’a pas pour but d’éliminer la pathologie mais plutôt d’en diminuer relativement la durée, ou du moins les douleurs. Dans cette section nous vous présentons les possibilités qui s’offrent à vous afin de lutter contre un tennis elbow.
● Le repos : il est en premier lieu recommandé de laisser son bras au repos pendant un certain temps afin que les tendons puissent récupérer le plus sainement possible. La durée dépendra de l’état d’usure de ces derniers.
Nous savons qu’il est très difficile pour tout joueur de tennis d’en arriver à cette conclusion. Personne ne souhaite arrêter les entraînements et encore moins la compétition. On pense que les premières douleurs partiront une fois le bras chauffé mais croyez en notre expérience, ce n’est pas le cas. On finit toujours par porter sa raquette avec la main opposée…
Mettre au repos son bras ne signifie pas une immobilisation totale. Tant que les muscles de l’avant-bras ne sont pas sollicités de manière importante il est encore possible de réaliser des mouvements. Certains exercices de musculation, au poids du corps de préférence, sont tout à fait appropriés. Il est néanmoins judicieux de reprendre le tennis une fois qu’on ait plus ressenti de douleur pendant au minimum une semaine tout comme revoir certains éléments de notre matériel tels que la raquette, la tension ou encore le cordage. En cas de reprise il est intéressant de se procurer un bracelet-elbow qui se porte au-dessus du coude et permet de diminuer les ondes de choc dues aux frappes de balle.
● Hydratation : elle est super importante, comme toujours si puis-je dire. Pensez à boire suffisamment car vos tendons seront en manque d’hydratation. Cela étant d’autant plus vrai lors d’un effort physique.
● Glace et pommade chauffante : la glace et les pommades chauffantes, tels que le voltarene ou le baume du tigre, sont un très bon moyen pour atténuer la douleur. Comme ils agissent sur l’inflammation il est essentiel de les appliquer le plus tôt et le plus longtemps possible, dès les premiers signes de douleur. Afin qu’ils soient efficaces n’utilisez pas les deux à la fois car le corps ne réagit pas bien au changements brusques de température.
Un conseil que nous vous donnons ici est de recourir à un refroidisseur de bouteilles, très pratique pour maintenir la glace. Vous n’aurez qu’à le glisser autour de votre coude et le laisser autant de temps qu’il faudra.
● Anti-inflammatoires et corticoïdes : Pour toute prise d’anti-inflammatoires ou de corticoïdes on vous renvoie vers votre médecin traitant. Sachez cependant que les anti-inflammatoires ne font que cacher la douleur. Vous y serez donc insensible et ne ferez qu’aggraver la blessure si vous continuer à jouer. De plus, ils bloquent l’inflammation nécessaire au processus de cicatrisation et empêchent la guérison des lésions tendineuses qui sont difficilement récupérables. On conseille donc de les éviter pendant les premiers jours.
● Intervention chirurgicale : si un éventuel IRM révèle une lésion importante du tendon ou que les traitements classiques ne donnent pas de résultats probants après plus de trois mois et que les symptômes sont présents depuis plus de six mois, il peut être utile de procéder à une opération chirurgicale. Une fois de plus référez vous à votre médecin pour plus d’information.
● Auto-rééducation : en complément des séances de kinésithérapie il est recommandé de réaliser quelques exercices à la maison. Ils consistent à masser la cicatrice tendineuse et les muscles de l’avant-bras dans le but d’éliminer les nœuds de contracture et de réaligner les fibres du tendon. Afin d’en connaître davantage sur ces massages parlez en directement avec votre kinésithérapeute.
Conclusion
Si l’on devait faire un résumé de tout ce qui a été dit précédemment, arrêtez de jouer au tennis dès les premiers signes de douleurs et prenez le temps de soigner votre blessure. Il serait en effet dommage de devoir abandonner définitivement la pratique de votre sport préféré.